Proposition O117 – Les deux propositions partagent l'objectif de lutte contre les violences sexistes et sexuelles commises à...

Les deux propositions partagent l'objectif de lutte contre les violences sexistes et sexuelles commises à l'encontre des femmes et des enfants.. La proposition O117 prévoit d'intégrer les questions sur les violences...

Analyse comparative de la proposition O117 et de la proposition de Mme Cécile Thiébault

(axes : alignement avec le droit positif français, innovations, écarts, impact psychotraumatique, comparaison internationale)

AxeCe qui est retenu de la proposition O117Apports spécifiques de la proposition de Mme ThiébaultImplications pratiques pour les victimes
1. Alignement avec le droit positif français• Intégration des questions de violences sexistes et sexuelles (VSS) dans les enquêtes existantes sur les conditions de travail (conformément à l’article L. 3221‑1 du Code du travail et à la loi du 9 juillet 2018).
• Création d’un baromètre annuel pour mesurer l’impact des interventions (en cohérence avec la démarche de suivi des politiques publiques).
• Financement explicite et formation du personnel chargé d’élaborer les enquêtes (respect des obligations de formation du Code du travail).
• Mise en place d’un dispositif de suivi psychologique obligatoire pour les victimes (conformément aux principes de la loi du 9 juillet 2018 qui prévoit un accompagnement psychologique).
• Renforcement des sanctions pénales et administratives pour les employeurs qui ne respectent pas les obligations de déclaration (alignement avec la jurisprudence de la Cour de cassation sur la responsabilité de l’employeur).
• Les victimes bénéficient d’un cadre légal clair qui les protège dès la phase d’enquête.
• Le baromètre permet de mesurer l’efficacité des mesures et d’ajuster les pratiques, ce qui rassure les victimes sur la prise en compte de leurs besoins.
2. Éléments innovants par rapport au droit actuel• Baromètre annuel (nouvelle approche de mesure de l’impact, pas encore prévue dans le droit actuel).
• Financement dédié à la mise en œuvre (nouvelle source de ressources).
• Dispositif de suivi psychologique obligatoire, incluant des séances de thérapie de groupe ou individuelle, et un suivi à long terme (innovation par rapport à la simple prise en charge ponctuelle).
• Formation spécifique des enquêteurs aux dynamiques de traumatisme (nouvelle exigence de compétence).
• Les victimes reçoivent un accompagnement continu, réduisant le risque de retraumatisation.
• Les enquêteurs mieux formés évitent les biais et les erreurs de procédure, augmentant la confiance des victimes dans le système judiciaire.
3. Analyse critique des écarts avec la proposition de Mme Thiébault• O117 ne prévoit pas de mécanisme explicite de suivi psychologique (écart majeur).
• La proposition de Mme Thiébault insiste sur la responsabilité pénale de l’employeur (plus de sanctions).
• Mme Thiébault introduit des sanctions plus lourdes (amendes proportionnelles à la gravité, suspension de l’activité, mise sous contrôle judiciaire).
• Elle propose un registre national des incidents VSS, permettant une traçabilité et une analyse comparative (absent dans O117).
• Les victimes bénéficient d’une protection juridique renforcée et d’une meilleure traçabilité de leurs plaintes.
• Les sanctions plus lourdes dissuadent les employeurs de négliger la prévention, ce qui améliore la sécurité des lieux de travail.
4. Impact sur les victimes (approche psychotraumatique)• Le baromètre et la formation du personnel améliorent la détection, mais ne garantissent pas un accompagnement psychologique systématique.• Le suivi psychologique obligatoire, la formation des enquêteurs aux traumatismes, et la création d’un registre national permettent une prise en charge holistique (prévention de la retraumatisation).• Les victimes voient leurs besoins psychologiques reconnus et pris en compte dès la phase d’enquête.
• La traçabilité des incidents permet aux victimes de suivre l’évolution de leur dossier et de bénéficier d’une réponse adaptée.
5. Comparaison avec les législations étrangèresEspagne : La Ley Orgánica 1/2020 impose un suivi psychologique gratuit et un registre national des violences de genre. O117 s’en rapproche mais manque le suivi psychologique obligatoire.
Pays nordiques (Suède, Norvège, Finlande) : Les lois intègrent déjà un accompagnement psychologique, des sanctions pénales renforcées, et un registre national. O117 est donc en retard sur ces points.
• Mme Thiébault introduit des éléments déjà présents dans les législations espagnole et nordique (suivi psychologique, registre national, sanctions renforcées).• En adoptant ces éléments, la France se rapprocherait des standards internationaux, offrant aux victimes un cadre de protection plus complet et reconnu.

Synthèse détaillée

1. Points d’alignement avec le droit positif français

2. Éléments innovants par rapport au droit actuel

3. Analyse critique des écarts avec la proposition de Mme Thiébault

4. Impact sur les victimes (approche psychotraumatique)

5. Comparaison avec les législations étrangères


Recommandations pratiques

  1. Intégrer un suivi psychologique obligatoire dès la phase d’enquête, avec un dispositif de financement dédié.
  2. Mettre en place un registre national des incidents VSS pour assurer la traçabilité et la transparence.
  3. Renforcer les sanctions pénales et administratives pour les employeurs qui ne respectent pas les obligations de déclaration et de prévention.
  4. Former les enquêteurs aux dynamiques de traumatisme afin de réduire la retraumatisation et d’améliorer la qualité des enquêtes.
  5. Adopter les bonnes pratiques internationales (espagnoles et nordiques) pour garantir une protection optimale des victimes et une réponse judiciaire efficace.

En suivant ces recommandations, la France pourra non seulement aligner sa législation sur les standards internationaux, mais aussi offrir aux victimes un accompagnement complet, respectueux de leurs besoins psychotraumatiques et juridiquement solide.