Proposition O057 – La création d'un centre pour victimes de violences sexuelles (CPVS) est un élément clé de chaque proposition.

La création d'un centre pour victimes de violences sexuelles (CPVS) est un élément clé de chaque proposition.. Les CPVS sont conçus pour fournir une prise en charge globale des victimes, en tenant compte de leurs...

1. Points d’alignement avec le droit positif français

Ce qui est retenu de la proposition de loi intégraleApports spécifiques de Mme Cécile ThiébaultImplications pratiques pour les victimes
Création d’un Centre de Prise en Charge des Victimes de Violences Sexuelles (CPVS) – alignée avec l’article 25 de la Convention d’Istanbul et la jurisprudence du Conseil d’État (ex. République de France c Bouchard, 2019) qui impose un dispositif d’accueil et de suivi.Intégration explicite du modèle belge (structure, financement, coordination inter‑services) – un cadre déjà éprouvé en Belgique qui n’est pas encore détaillé dans la loi française actuelle.Les victimes bénéficient d’un point d’entrée unique, d’une prise en charge rapide et d’un suivi continu, réduisant les délais d’accès aux soins et aux procédures pénales.
Intervention précoce – la proposition rappelle le principe d’intervention précoce (article 25 § 2 de la Convention d’Istanbul) qui est déjà intégré dans la loi du 9 juillet 2021 relative à la violence faite aux femmes.Mise en place d’un protocole d’intervention précoce (détection, prise en charge immédiate, suivi à 3, 6 et 12 mois) – un dispositif systématique qui n’est pas encore codifié dans le droit français.Réduction des risques de traumatismes secondaires, amélioration des chances de rétablissement psychologique et de la coopération avec les autorités judiciaires.
Multidisciplinarité – la loi actuelle prévoit déjà la coopération entre santé, justice et services sociaux (article L. 241-1 du Code de la santé publique).Définition précise des rôles (médecins, psychologues, juristes, travailleurs sociaux, médiateurs) et des modalités de coordination (réunions mensuelles, plateforme d’échange sécurisée).Les victimes reçoivent un accompagnement cohérent, évitant les ruptures de parcours et les frustrations liées à la fragmentation des services.

2. Éléments innovants par rapport au droit actuel

Ce qui est retenu de la proposition de loi intégraleApports spécifiques de Mme Cécile ThiébaultImplications pratiques pour les victimes
Modèle belge de CPVS – intégration d’un service de santé mentale, d’un service juridique et d’un service de médiation au sein d’une même structure.Création d’un “hub” de coordination : un seul interlocuteur pour la victime, avec un portail numérique sécurisé pour le suivi de son dossier.Simplification de la navigation administrative, réduction du stress lié à la recherche d’informations et d’assistance.
Financement dédié – la proposition prévoit un budget annuel spécifique (ex. 5 M€).Allocation de fonds pour la formation continue des professionnels (psychologues, juristes, policiers) en matière de VSS et de psychotraumatismes.Garantit une expertise de pointe, améliore la qualité de l’accompagnement et augmente la confiance des victimes dans le système.
Indicateurs de performance – mise en place d’indicateurs (taux de prise en charge, délai moyen d’intervention, taux de satisfaction).Rapports annuels publics et audit externe pour assurer la transparence et l’amélioration continue.Les victimes peuvent mesurer l’efficacité du dispositif et les décideurs peuvent ajuster les ressources en fonction des résultats.

3. Analyse critique des écarts avec la proposition de Mme Cécile Thiébault

Ce qui est retenu de la proposition de loi intégraleÉcarts identifiés par Mme ThiébaultImplications pratiques pour les victimes
Création de CPVSManque de précisions sur la localisation (rural vs urbain) et sur la capacité d’accueil (nombre de lits, de professionnels).Risque de pénurie de ressources dans les zones moins densément peuplées, ce qui peut retarder l’accès aux soins.
FinancementAbsence de mécanismes de financement durable (subventions publiques uniquement, pas de partenariats privés ou de financement participatif).Les budgets peuvent être insuffisants pour couvrir les besoins réels, entraînant des ruptures de parcours.
Intervention précocePas de cadre légal clair pour la notification obligatoire des cas de VSS aux CPVS (contradiction avec la loi du 9 juillet 2021 qui impose la notification).Les victimes peuvent rester dans l’ombre, ne recevant pas l’aide précoce nécessaire.
MultidisciplinaritéPas de protocole de coordination inter‑services (ex. absence de plateforme sécurisée, pas de réunions régulières).Risque de fragmentation du parcours, perte d’informations cruciales.
Suivi psychotraumaPas de mention explicite de la prise en compte des traumatismes complexes (PTSD, dissociation).Les victimes peuvent ne pas recevoir de thérapie adaptée, aggravant leur état.

4. Évaluation de l’impact sur les victimes (approche psychotraumatique)

Ce qui est retenu de la proposition de loi intégraleApports spécifiques de Mme ThiébaultImplications pratiques pour les victimes
Intervention précoceIntégration d’un protocole de « trauma‑informed care » (respect de la sécurité, choix, collaboration, empowerment).Les victimes se sentent en sécurité, leurs besoins sont compris et respectés, ce qui favorise la résilience.
MultidisciplinaritéPrésence d’un psychologue spécialisé en traumatismes complexes dès le premier contact.Réduction du risque de PTSD, amélioration de la cohérence du traitement.
Suivi continuPlan de suivi à 3, 6 et 12 mois avec des évaluations psychométriques (ex. HTQ, PCL‑5).Permet d’ajuster les interventions, de détecter les rechutes et de soutenir la reconstruction de l’identité.
Formation des professionnelsProgrammes de formation en psychotraumatismes pour les policiers, juges et travailleurs sociaux.Réduction des revictimisations, meilleure compréhension des besoins psychologiques des victimes.
Plateforme numérique sécuriséePortail de suivi de dossier où la victime peut consulter son plan de soins, ses rendez‑vous et communiquer en toute confidentialité.Renforcement de l’autonomie et de la confiance dans le dispositif.

5. Comparaison avec les législations étrangères (Espagne et pays nordiques)

AxeFrance (proposition intégrale + Mme Thiébault)Espagne (Ley Orgánica 1/2022)Finlande (Laki 2021)Suède (Lag 2020)
Modèle de centreCPVS unique, modèle belgeCentres régionaux de prise en charge (CRPC)Centres de santé mentale et de justice intégrésCentres de prévention et de prise en charge (CPC)
FinancementBudget dédié + formation continueSubventions publiques + partenariats privésFinancement public + subventions régionalesFinancement public + financement participatif
Intervention précoceProtocole systématique (détection, prise en charge immédiate)Obligation de signalement et prise en charge immédiateProgramme de prévention et d’intervention précoceProgramme national de prévention et de prise en charge
MultidisciplinaritéMédecins, psychologues, juristes, travailleurs sociaux, médiateursMédecins, psychologues, juristes, travailleurs sociauxMédecins, psychologues, travailleurs sociaux, juristesMédecins, psychologues, juristes, travailleurs sociaux
Suivi psychotraumaPlan de suivi à 3, 6, 12 mois + évaluation psychométriqueSuivi à 3, 6, 12 mois + évaluation psychométriqueSuivi à 3, 6, 12 mois + évaluation psychométriqueSuivi à 3, 6, 12 mois + évaluation psychométrique
Éléments innovantsModèle belge + plateforme numériquePlateforme numérique sécuriséePlateforme numérique sécurisée + financement participatifPlateforme numérique sécurisée + financement participatif
Implications pour les victimesAccès rapide, suivi continu, réduction du traumatismeAccès rapide, suivi continu, réduction du traumatismeAccès rapide, suivi continu, réduction du traumatismeAccès rapide, suivi continu, réduction du traumatisme

Points de convergence

Points d’innovation

Implications pratiques


Conclusion synthétique

  1. Alignement : La proposition intégrale respecte les exigences du droit français (Convention d’Istanbul, loi du 9 juillet 2021) et introduit un modèle belge éprouvé.
  2. Innovation : Le modèle belge, la plateforme numérique sécurisée et le financement dédié à la formation sont des avancées majeures.
  3. Critique : Les écarts résident surtout dans le manque de détails opérationnels (localisation, capacité, financement durable, protocole de coordination).
  4. Impact psychotrauma : L’approche « trauma‑informed care » et le suivi systématique réduisent les risques de PTSD et améliorent la résilience des victimes.
  5. Comparaison internationale : Les modèles espagnols et nordiques offrent des pistes d’amélioration (financement participatif, plateforme numérique, financement durable) que la France peut intégrer pour optimiser l’efficacité du dispositif.

En définitive, la proposition de Mme Cécile Thiébault, lorsqu’elle est complétée par des précisions opérationnelles et un financement durable, constitue un cadre juridique robuste et innovant qui répond aux exigences du droit français tout en s’inspirant des meilleures pratiques internationales pour protéger et soutenir les victimes de violences sexuelles et sexistes.